
Solitude
Seul encore ce soir,
Seul avec Toi, ma douce,
Avec mes souvenirs qui lentement s'émoussent,
Et Toi à mes cotés, je vais passer la nuit.
Ah ! Je vois, Toi aussi tu as l'esprit en fièvre ?
Alors viens avec moi, et marchons sur la grève,
Viens, donne-moi la main,
Et ne fais pas de bruit.
J'aime souvent venir contempler les étoiles,
Dans cette nuit bleutée qui apparaît sans voiles.
Ce soir...
Tous les joyaux de l'obscur firmament
Vont scintiller, pour Toi, comme des diamants.
La Voie Lactée déploie son voile nébuleux,
Et tout là-bas, Vénus n'est là que pour nous deux.
Les astres à l'infini suivent leur course folle,
Et la Lune apparaît, coiffée d'une auréole.
Mais quoi donc, chère amie ?
Tu pleures, toi aussi ?
Parce que je suis seul, devant cet Infini ?
Ne sois pas attristée, et sèche donc tes yeux…
Elle n'est pas venue, ce soir, je te l'accorde
Mais, que sais-je, un ennui, un contretemps fâcheux
A dû l'en empêcher...
Et dans mon cœur, la corde
De cet immense amour, s'est mise à résonner.
Elle fait l'impossible pour être à mes cotés,
Elle a besoin de moi, comme j'ai besoin d'elle,
Et Toi qui m'accompagnes, charmante demoiselle,
Tu sais que je dis vrai.
Mon cœur ne peut mentir,
Ou alors à quoi donc servent ces souvenirs ?
Marchons un peu plus loin, lentement, sur le sable,
Vers cette dune d'ombre au contour admirable,
Et écoutons la mer,
Tout près de ces rochers
Que d'un puissant ressac, elle veut submerger.
La houle s'amplifie, et s'enfle de plus belle,
Et court vers ces récifs qui nous séparent d'elle.
Allons, il faut partir,
Laisse-moi te quitter, et m'endormir un peu,
Ton visage est si doux au petit matin bleu,
Et quand dans un moment je serais assoupi,
Couvres moi de ton aile pour que je ne t'oublie.
Au revoir, mon amie, ma douce Solitude,
Tu vas pouvoir voler vers d'autres latitudes,
Afin de consoler quelque cœur aux abois.
Mais n'oublis pas ! Encore j'aurai besoin de Toi.
