Le poète rustique

Je ne suis, je l’avoue, qu’un poète rustique.

Et mes vers sont rugueux, tout comme ces copeaux

Que le vieux menuisier, à grands coups de rabot,

Taille dans le bois brut d’un geste emblématique.

 

Volutes d’or, rubans feutrés

Qui jonchent le sol pêle-mêle.

Belle moisson d’intemporelles.

Mots papillons, fleurs éclatées.

 

Je suis un amoureux de la noble écriture.

Un sonnet, deux quatrains, quelques alexandrins.

Tel un artiste en herbe jouant de son fusain

Je trace autour des mots quelques enluminures.

 

Jouez fifres, tambours, flûtiers,

Jouez le long de la  Durance,

Les mots chantants de ma Provence…

Et les copeaux du menuisier.