
Orage
Je ne sais plus pourquoi nous nous étions fâchés.
Ce devait être sous un prétexte futile!
Derrière un mur de mots nous nous étions cachés.
Querelles d’amoureux! Disputes inutiles!
Dialogue de sourds.
De lourds nuages sombres
Plongeaient dans la pénombre
Le ciel de nos Amours.
Mais, tandis que nos yeux, encor pleins de rancune,
Se lançaient des regards sournois et courroucés,
Nos deux cœurs, ignorant notre vaine infortune,
Secrètement déjà se réconciliaient.
Soudain, l’orage éclate.
Le tonnerre rugit.
Les éclairs trouent la nuit
De lueurs écarlates.
Tous deux nous avons peur, mais nos regards se fuient.
Pourtant, quand le ciel lourd redouble de violence,
Dans les bras l’un de l’autre, nous retrouvons, transis,
L’Amour, tout notre amour, et sa belle inconstance.
Et Cupidon dès lors
Dissipe nos nuages.
Il n’y a plus d’orages
Dans le ciel bleu... de nos amours.
Photo BRENO MACHADO - UNSPLASH