
Les errants
“A Justin, Josué, Fatima, Samuel,
Immaculée et les autres.”
Quand le monde est en crise, quand le peuple est en pleurs,
Quand des états malades engendrent le malheur,
Lorsque la Liberté se retrouve l’otage
De quelque dictature qui règne sans partage…
Alors on voit, poussé par un vent d’épouvante,
Des errants de tout bord jetés dans la tourmente.
Nous étions les pionniers d'une vaste mouvance,
Préfigurant l'exil d’un monde en transhumance.
Nous étions des proscrits, aux carrefours du monde.
Nous nous étions perdus sur les chemins de ronde,
Aux obscures frontières des civilisations.
Nous avions de la vie une autre perception.
Nous étions en transit sur les voies de garage
De civilisations aux perfides mirages.
Nous étions ces errants aux longues origines
De ces communautés aux multiples racines.
Des proscrits, des mutants, une nouvelle race…
Pour survivre, nous nous étions construit une cuirasse.
Déracinés, meurtris, nous étions en partance.
Perdus dans le néant, nous vivions en instance,
Attendant, anxieux, sur les quais de l’Espoir
Les bateaux qui partaient vers de nouveaux espoirs.