
Lettre à un ami
Salut l’ami ! Mon clone, mon jumeau, ma doublure !
Nous vivons côte à côte depuis tellement longtemps
Que toi et moi, nous ne nous voyons plus vraiment.
Comme de vieux amis qui se seraient brouillés,
Comme d’anciens amants qui voudraient oublier,
Blessés, meurtris jusqu’au fond de leur âme
Par quelques mots menteurs,
Quelque colère infâme…
Nous ne voyons, leurrés
Par nos miroirs trompeurs
Que nos intransigeances,
Alors que les moments de ces autres ailleurs
Valent mille fois mieux que nos intempérances.
Il semble qu’entre nous s’est élevé un mur !
Invisible bien sur,
Mais un mur tout de même !
Puisque je n’entends plus ce que me dit ton cœur,
Que tu ne comprends plus, de mes mots, la teneur!
Car ton regard n’est plus le même
Et le mien ne vaut guère mieux
Lorsqu’ils se croisent... à la recherche
De cet ailleurs où nous vivions bien mieux.
Bien sûr ! je sais trop bien ce que tu vas me dire !
Certains matins, ton regard, ton sourire !
Tu n’as pas disparu vraiment...
Mais rien n’est plus pareil qu’avant.
Il semble même que ton visage
S’estompe… comme les images
De ces instants privilégiés
Que nous savions nous préserver.
Je regrette tu sais,
Ces temps anciens où nous avons aimé…
Les mêmes airs, les mêmes choses,
Les mêmes lieux, les mêmes roses…
Je regrette tu sais,
Les temps anciens où nous étions amis.