La boîte à musique
Dans la chambre à fleurs bleues, sur un meuble rustique,
Où sa Maman, enfant, avait joué aussi,
Un jour, en promenant ses deux poupées barbie,
Margaux y découvrit... une boite à musique.
Cet écrin somptueux et ses décors nacrés,
Avec ses laques noires, scintillant de paillettes
Avait depuis longtemps subjugué la fillette,
Voulant sans plus attendre découvrir ses secrets.
.
En l'ouvrant, du coffret, mystérieusement,
Montaient les notes claires d'une vieille comptine,
Et, sur un minuscule petit miroir d'argent,
Au rythme du tempo, dansait une ballerine.
Et Margaux, en extase, les yeux écarquillés,
Ses petits doigts tendus vers cet écrin de rêve,
Craignant qu’à chaque instant l’enchantement s’achève,
Transportée de bonheur, était émerveillée.
Papy, depuis longtemps, l'observait, attendri.
Il connaissait par cœur cette vieille romance.
Il revoyait sa fille, dans sa plus tendre enfance,
Qui, pour ce beau coffret, s'émerveillait aussi.
Margaux, furtivement, pour ne pas être vue,
Revenait doucement écouter en cachette
La douce mélodie suave et désuète,
Et admirer encore la danseuse en tutu.
Cependant la musique, par quelques sortilèges,
S'arrêtait lentement... et la danseuse étoile,
Qui glissait sur la piste en entraînant son voile
Suspendait son envol à la fin de l'arpège...
Sans comprendre, Margaux refermait le coffret !
Elle avait trop aimé cette musique exquise...
Et elle avait très peur d'avoir fait des bêtises,
En s'éloignant, pensive, du bel écrin nacré.
Papy, également, était désemparé.
Dans les yeux de Margaux, il voyait fuir ses rêves.
Alors... ne voulant pas que ces instants s'achèvent,
Quand Margaux s’en allait retrouver ses poupées...
...Précautionneusement, il allait remonter
Le ressort fatigué du boîtier mécanique,
Pour que Margaux revienne vers la boîte à musique,
Et lui fasse revivre ces instants oubliés.
