
Pénélope
Ma Pénélope de la Nuit,
Pour s’en aller tirer l’aiguille,
Furtivement, tard dans la nuit,
Rejoint dentelles et mantilles.
Sur des roses thé elle sème
Des saphirs bleus, couleur de nuit,
Et sertit sur des diadèmes
Cristaux, opales et rubis.
Elle brode des fils d’argent
Et des festons de perles fines.
Elle accroche de fins brillants
Sur des bustiers de mousseline.
Elle rehausse de dorures
Une belle robe du soir,
Cisèle des enluminures
Sur un corset de velours noir.
Au chant du coq elle s’inquiète,
Range ses fils et ses ciseaux,
Ses brocarts, ses ors, ses paillettes,
Ses fils de soie et ses émaux.
Sans bruit, elle rejoint l’alcôve
Et se glisse sous mes satins,
Puis contre moi elle se love
Pour s’endormir jusqu’au matin.
Ma Pénélope de la Nuit,
Dors dans mes bras, sur toi je veille.
Je ne ferais plus aucun bruit,
Jusqu’à ce que tu ne t’éveilles.